Les animaux nuisibles au jardin

Que vous ayez un beau potager ou un jardin fleuri, vous allez forcément un jour ou l’autre être confronté à la présence d’animaux « nuisibles » : oiseaux, vers, limaces, lapins, taupes… Mais attention, ce n’est pas parce que les taupes transforment votre pelouse en montagnes russes ou que les étourneaux viennent chiper vos cerises que vous pouvez sortir le fusil : la loi est très stricte et le terme de « nuisibles » est en fait réservé à quelques espèces animales bien précises. La plupart du temps, il s’agit simplement d’« indésirables » dont vous essaierez de vous débarrasser de la façon la plus naturelle possible.

Quels animaux peuvent nuire à mon jardin et comment m’en débarrasser ?

snail-1959Les escargots et les limaces sont un véritable fléau dans les jardins, à dévorer les feuillages tendres des plantations. Il existe de nombreux granulés anti-mollusques dans le commerce, mais leur utilisation est peu écologique. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour les éliminer :

  • – Disposez des cendres de feux de cheminées, de la sciure de bois ou du sable grossier sur leur passage ou autour des plantations à protéger : les « baveux » ont du mal à se déplacer sur de telles surfaces.
  • – Enterrez un récipient dans le sol de façon à ce que les bords affleurent le niveau du sol et le remplir de bière. Attirés par l’odeur, escargots et limaces viendront s’y noyer.
  • – Placez une planche de bois dans votre potager. Tous les matins, retournez-la et récoltez les escargots et les limaces qui s’y sont réfugiés. Selon votre sensibilité, déplacez-les au fond du jardin ou débarrassez-vous-en définitivement…
  • – Si vous avez des poules, lâchez-les de temps en temps dans le potager : elles se régaleront des mollusques.

> Par temps de pluie, les moyens de lutte contre les escargots et les limaces doivent être renouvelés fréquemment.

greenfly-328586Le plus nuisible des insectes est peut-être le puceron. Il se loge principalement sous les feuilles et en extrait la sève. Les feuilles finissent par s’enrouler et devenir collantes, la plante s’affaiblit. Pour les déloger, vous pouvez :

  • – Passer un jet d’eau puissant sur les plantes concernées. Cette méthode ne convient pas, bien sûr, aux plantes les plus fragiles ni aux légumes du potager.
  • – Attirer les coccinelles, qui se nourrissent des pucerons, dans votre jardin. Vous pouvez facilement acheter des larves de coccinelles dans le commerce (préférez les coccinelles européennes à 7 ou 2 points bien dessinés).
  • – Pulvériser de l’eau savonneuse* ou du purin d’ortie* sur les zones concernées.
  • – Planter des capucines, de la lavande ou des œillets d’Inde qui sont des plantes naturellement répulsives pour les pucerons.
  • – Utiliser du pyrèthre de Dalmatie (vendu en herboristerie, mais vous pouvez en planter dans votre jardin !) qui agit contre tous les insectes, en paralysant leur système nerveux. Il peut être utilisé sous forme de macérât, de décoction, en pulvérisation ou dans l’eau d’arrosage ou réduit en poudre et mélangé à la terre autour des racines pour protéger les bulbes et racines. Le pyrèthre est facilement biodégradable. Il est peu toxique sur les animaux à sang chaud.

> Attention à ne pas confondre le pyrèthre avec les pyréthrinoïdes qui sont des produits de synthèse.

shutterstock_23961775Les oiseaux créent surtout des dégâts dans le verger. Si vous ne voulez pas partager vos récoltes de fruits :

  • – Disposez des objets brillants (reflétant le soleil) : CD suspendus au bout d’une ficelle par exemple. Les silhouettes de rapaces suspendues dans les arbres sont aussi efficaces.
  • – Placez des objets qui bougent ou font du bruit : sac plastique attaché au bout d’un bâton planté dans le sol, moulin à vent…
  • – Installez un filet à mailles fines au-dessus de vos petits arbustes.

> Changer régulièrement vos installations, les oiseaux ont tendance à s’habituer et à revenir au bout d’un certain temps.

shutterstock_36735817Les taupes peuvent être dévastatrices dans un jardin et elles sont très difficiles à déloger. Pour vous en débarrasser, vous pouvez :

  • – Planter autour du jardin ou dans le potager de l’oignon, de l’ail, des jonquilles et des jacinthes qui sont sensés repousser les taupes. Certains végétaux éloignent les taupes par l’odeur de leurs racines, comme la fritillaire impériale, l’euphorbe ou le ricin.
  • – Mettre une bouteille en plastique au bout d’un bâton et planter le bâton au fond d’une des galeries de la taupe. Avec le vent, la bouteille en plastique bouge et les vibrations et le bruit qu’elle produit font fuir la taupe. Selon le même principe, il existe des appareils émettant des vibrations ou des ultrasons.

> Si vraiment aucun de vos stratagèmes n’est efficace, faites appel à un taupier. Ce spécialiste sait poser des pièges qui vous débarrasseront des taupes.

shutterstock_3287181Les rongeurs (loirs, lérots, mulots, campagnols, rats…) et les lagomorphes (lapins) creusent des galeries, grignotent vos récoltes… Ils causent de gros dégâts aux légumes racines dans le potager. Ils rongent les écorces des arbres et des arbustes dans les jardins d’agrément. Pour les faire fuir :

  • – Installez des clôtures en grillage de fil de fer à mailles fines (1,50 m de haut minimum, en l’enterrant sur 20 à 30 cm et en retournant le bas du grillage en l’arrondissant vers l’extérieur), cela peut dissuader les lapins.
  • – Il existe des répulsifs chimiques anti-rongeurs vendus dans le commerce. Leur efficacité est malheureusement assez aléatoire.
  • – Disposez des appâts empoisonnés (il vous faudra ensuite vous débarrasser des cadavres…). Cette méthode est à pratiquer avec précaution si vous avez des animaux domestiques : vos chiens et chats peuvent s’intoxiquer en consommant directement l’appât ou des cadavres de rongeurs !
  • – Utilisez des pièges non vulnérants pour capturer les petits rongeurs que vous relâcherez ensuite en pleine campagne.
  • – Autorisez vos chiens et chats à fréquenter votre potager. Leur présence peut être dissuasive.

Si vous habitez en lisière de forêt, peut-être recevez-vous la visite de chevreuils qui viennent brouter les feuillages en bordure de votre jardin. Une clôture haute ou la présence d’un chien dans le jardin est une solution efficace. Vous pouvez aussi installer à divers endroits du jardin des carillons japonais, qui peuvent suffire à effrayer les chevreuils.

Que dit la loi ?

Il existe des lois qui encadrent très précisément la gestion des animaux nuisibles. Leur destruction est strictement réglementée.

Tous les ans, le ministère de la Chasse publie une liste des animaux susceptibles d’être classés comme nuisibles (espèces envahissantes, dangereuses pour la santé ou susceptibles de gêner l’agriculture). Cette liste varie selon les besoins et les constatations émises par chaque département. Elle est arrêtée par le préfet de région après avis de la commission départementale de chasse et de la fédération des chasseurs pour une période allant du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante.

En France, les animaux susceptibles d’être classés comme nuisibles sont :

  • – Les mammifères : sanglier, belette, chien viverrin, fouine, lapin de garenne, martre putois, ragondin, rat musqué, raton laveur, vison d’Amérique, renard.
  • – Les oiseaux : corbeaux freux, corneille noire, étourneau sansonnet, geai des chênes, pie bavarde, pigeon ramier.

Le préfet fixe également les conditions de la destruction : modes de destructions, horaires et périodes, formalités. Les moyens de destruction les plus courants sont : le tir (soumis à une autorisation annuelle), le piégeage (très réglementé : les pièges doivent être conformes à la réglementation et le piégeur doit avoir suivi une formation), le déterrage (pour chasser à l’aide de chiens les animaux dans des terriers) et les toxiques (ils doivent être sélectifs ; la liste des toxiques autorisés est contrôlée par le Ministre de la chasse). L’opérateur doit rendre compte du nombre d’animaux détruits.

> Dans tous les cas, renseignez-vous auprès de la mairie de votre commune. Si votre potager ou votre jardin d’agrément n’est pas attaqué par des nuisibles au sens strict, vous devez envisager des mesures moins « expéditives ».

Soyez prudent si vous utilisez des insecticides. Afin de protéger la qualité des eaux, il est interdit d’utiliser tout pesticide (désherbant, fongicide, insecticide) :

  • – A moins de 5 m des cours d’eau et plans d’eau figurant sur les cartes IGN 1/25 000 et même 20 m, 50 m, ou 100 m dans certains cas,
  • – Sur et à moins de 1 m de la berge des fossés même à sec, cours d’eau, collecteurs d’eaux pluviales,
  • – Sur et à 1 m des avaloirs, caniveaux et bouches d’égout,
  • – A moins de 5 m des sources puits, forages, des berges des mares et des plans d’eau ne figurant pas sur les cartes IGN,
  • – Dans les zones humides caractérisées par la présence d’une végétation hygrophile dominante (joncs, roseaux, iris des marais…).

> Ces mesures concernent tous les utilisateurs de pesticides : collectivités, particuliers, agriculteurs et entrepreneurs.

Quelques recettes naturelles

Eau savonneuse (à pulvériser) : 150 g de savon noir ou de savon de Marseille râpé + 1 cuillérée à soupe d’huile dilué dans 1 l d’eau.

Purin d’ortie (à pulvériser) : mettez 1 kg d’orties grossièrement hachées dans 20 l d’eau (dans un seau en plastique, pas en métal). Laissez macérer 1 à 2 semaines en remuant tous les 2 jours. Filtrez. Attention, l’odeur est très forte ! Il existe dans le commerce des préparations à diluer, plus rapides à utiliser.

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