En médecine vétérinaire, à l’observance liée à l’humain (oubli, confusion, arrêt volontaire..) s’ajoute la coopération de l’animal, qui n’est pas toujours obtenue facilement !
Une bonne observance de la prescription est nécessaire pour l’animal, à court terme comme au long cours, et pour son environnement.
A court terme, une seule erreur dans le suivi de la prescription peut avoir des conséquences graves pour l’animal : la chatte qui n’avale pas sa « pilule » le jour dit (par oubli du maître, par absence du chat qui est sorti, par refus catégorique de la chatte agressive…) a de grands risques de développer une grave infection de l’utérus en quelques jours, ou peut accoucher de chatons 2 mois plus tard. De même, une simple erreur dans la dose d’insuline nécessaire au chien diabétique peut conduire à un coma ou à une dégradation complète de son diabète.
A long terme, de nombreux médicaments sont prescrits pour la vie entière de l’animal (traitements de l’insuffisance cardiaque, ralentissement de l’arthrose…).
Mais ils ne sont efficaces que si l’animal reçoit chaque prise très régulièrement. L’oubli de quelques comprimés annule alors le bénéfice obtenu par les semaines ou les mois précédents, et l’état de santé de l’animal retombe à celui du début du traitement, quand ce n’est pas plus bas.
L’irrégularité du traitement d’un animal peut aussi avoir des conséquences importantes pour son entourage, son maître et sa famille ou les autres animaux qu’il rencontre : un traitement antibiotique incomplet favorise l’apparition de bactéries résistantes à plusieurs antibiotiques ; un animal qui n’est plus vacciné sera un facteur de contagion d’une épidémie virale ; le chat non adapté à son territoire qui ne respire plus de phéromones provoquera des dégâts dans l’appartement et risquera une obstruction urinaire mortelle.
Enfin certaines contraintes sont spécifiques à un médicament, liées à son mode d’action : un pansement de l’oesophage et de l’estomac doit être donné avant le repas, plusieurs fois par jour : ce n’est pas toujours facile pour le maître qui travaille, et qui n’est pas toujours accepté par l’animal déjà nauséeux.
Heureusement la prescription vétérinaire peut faciliter la vie du propriétaire et augmenter l’efficacité du traitement qui sera bien suivi.
Une première mesure consiste à réduire au strict minimum la durée de traitement (même si pour certaines pathologies ce temps minimal se mesure en semaines ou en mois !) avant de contrôler l’état de l’animal pour adapter ou prolonger si besoin la première prescription.
L’industrie pharmaceutique vétérinaire met maintenant à notre disposition des médicaments (génériques ou non) dont le goût et l’odeur plaisent à l’immense majorité des chiens ou des chats. De nombreux médicaments nouveaux facilitent aussi le traitement d’un animal rétif :
- Pipettes dont le contenu traverse la peau et agit à distance, véhiculé par le sang comme un médicament injecté.
- Médicaments injectés à longue ou très longue durée d’action.
- Médicaments respirés par l’animal ou qui fondent sur la langue en quelques secondes.
Malgré ces progrès, de très nombreux médicaments doivent encore être avalés par l’animal.
Quelques outils facilitent leur administration : écrase-comprimé, lance-comprimé, coupe-comprimé…
L’animal glouton avalera facilement gélule ou comprimé déposés dans la nourriture, voire enfoncés dans une boulette de protéines (consistance de pâte à modeler) ou dans une friandise : bâtonnet de surimi, coeur de volaille, huile d’olive, morceau de fromage…
Pour les autres, le maître devra faire avaler le comprimé en le mettant directement au fond de la gueule comme avec le lance-comprimé.
Une seule personne du foyer sera responsable chaque jour du traitement, afin d’éviter que l’animal ne reçoive pas sa dose – ni au contraire une double dose – si un de ses maîtres pense – ou ignore – que le traitement a déjà été administré par un autre membre de la famille !
Rangez tous vos médicaments humains et vétérinaires hors de portée de vos animaux (le traitement de votre chien peut s’avérer toxique pour votre chat, etc…).
N’administrez jamais à votre animal un médicament humain sans l’avis de votre vétérinaire.
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