Lorsque vous adoptez votre chiot, il a déjà 8 semaines de vie et d’expérience qui lui ont forgé un certain « caractère ». Pour ces raisons, les étapes du développement sont très importantes pour la vie future du chien.
Arrivé à la maison, il doit continuer son apprentissage, ce qui lui permettra de s’adapter en toute harmonie à votre mode de vie. Ainsi, dès son adoption, vous devez parfaire son éducation pour vous assurer une heureuse vie en sa compagnie.
Ce qui s’est passé entre la naissance et le jour de l’adoption
Dans le ventre de leur mère, les chiots sont sensibles au toucher dès leur 45e jour. Le fait de caresser doucement le ventre des mères habitue les chiots aux contacts et à la manipulation. Les foetus sont également sensibles au stress de la mère, d’où l’importance de l’environnement maternel pendant la gestation.
La période néonatale s’étend de la naissance jusqu’à l’ouverture des yeux, vers le 15è jour. La mère est particulièrement attachée à ses petits mais les chiots peuvent être adoptés par n’importe quelle chienne allaitante. Durant cette période, le chiot, aveugle et sourd, passe 90 % de son temps à dormir ; il répond aux réflexes de fouissement pour chercher la mamelle, au réflexe labial pour téter et au réflexe périnéal pour évacuer ses besoins.
> Pour que le chiot orphelin évacue ses selles et son urine, il faut lui frotter délicatement la région périnéale avec un coton humidifié après la tétée.
> Il arrive que les yeux ne s’ouvrent pas de façon simultanée, ne forcez pas l’ouverture et laissez faire la nature.
La période de transition dure jusqu’à la 3è semaine et l’acquisition de l’audition. Le chiot commence alors à s’attacher à sa mère, elle devient un repère rassurant, apaisant à partir duquel il va commencer à explorer l’environnement. Parallè-lement, le chiot se reconnaît en tant qu’appartenant à l’espèce canine.
> Les chiots orphelins doivent être placés pendant cette période avec des adultes de leur espèce.
La période de socialisation s’étend de la 3è à la 12è semaine environ. Cette période est fondamentale pour l’apprentissage des partenaires de l’espèce et pour la socialisation vis-à-vis des autres espèces (chats, oiseaux, moutons ou vaches pour les chiens de troupeau) et en particulier vis-à-vis de l’humain (hommes, femmes, enfants, personnes âgées).
> La prévention des comportements de prédation passe par la mise en contact précoce du chiot avec différentes espèces et différents individus de ces espèces : par exemple, le chiot qui n’a jamais vu de chats pendant cette période les considèrera comme des proies.
Pendant cette période, le chiot apprend à contrôler ses comportements (« autocontrôles ») : les morsures douloureuses des chiots sont sanctionnées par la mère, par un coup de patte sur la truffe ou en les attrapant par la peau du cou, pour leur apprendre à contrôler leurs gestes.
> Il ne faut jamais laisser un chiot mordiller les mains de ses propriétaires.
D’autre part, cette période est l’occasion pour le chiot de découvrir et de s’imprégner des différents éléments de son environnement qu’il considérera alors comme apaisant : toutes les choses qu’il n’aura pas découvert pendant cette période lui seront hostiles (aspirateur, voiture, bruits divers, personnes étrangères…).
> Le lieu d’élevage doit être stimulant (sans être stressant), en adéquation avec le milieu de vie future.
Enfin, la période de socialisation assure l’apprentissage de la communication : par le jeu, les chiots de la fratrie apprennent les positions de soumission, de domination, les chevauchements et tout ceci sous le regard attentif de la mère, prête à intervenir en cas de débordement.
> La mère n’a pas qu’un rôle nutritif, elle possède un rôle éducatif et régulateur fondamental : il ne faut pas séparer les chiots de la mère avant l’âge de 8 (légal) à 10 semaines, même si la mère ne les nourrit plus.
La hiérarchie chez le chien : les bonnes règles d’éducation pour une vie harmonieuse
Le chien est un animal social qui vit en meute (meute de chien ou meute-famille), dans laquelle la vie en groupe est rendue possible grâce à des rituels de communication et une structure sociale basée sur la hiérarchie. Cette hiérarchie est une organisation des relations dans le groupe en fonction du classement des individus en « dominants » (=individus ayant accès à certaines prérogatives) ou « dominés ».
> Cette hiérarchie est apaisante et permet de limiter les conflits dans le groupe famille – chien.
Attention :
- La hiérarchie est établie pour un groupe, un chien peut être dominé dans un groupe et dominant dans l’autre.
- Le chien ne naît pas dominant, il le devient à la puberté dans le contexte particulier de son groupe.
- Le système de hiérarchie ne peut fonctionner que si la communication dans le groupe est possible, cohérente et respectée.
- Toute modification du groupe peut entraîner une modification de la hiérarchie : déménagement, passage à la puberté, absence ou maladie, vieillesse, changement de composition de la famille (décès, naissance)…
L’apprentissage de la hiérarchisation débute au sevrage par l’apprentissage des règles de communication.
- Il faut imposer au chiot des règles d’accès à la nourriture : demandez la réalisation d’un ordre (« assis ») avant de donner la gamelle qui est distribuée après le repas des propriétaires. Le chien mange seul, pendant une vingtaine de minutes puis la gamelle est retirée.
- La posture de soumission est apprise au cours de jeux entre les chiots de la fratrie : à la maison, les propriétaires continuent et renforcent cet apprentissage en forçant régulièrement le chien à se mettre sur le dos.
- C’est le dominant qui contrôle l’espace, se couche où il veut, surveille les allées et venues de chacun : il faut interdire au chiot ces prérogatives. Le panier du chien est placé dans un endroit caché où il ne peut pas surveiller les entrées et sorties de chacun (pas dans un couloir ni dans l’entrée).
- C’est le dominant qui décide des contacts entre les membres du groupe : si le chiot demande des caresses, il faut systématiquement lui refuser. Dans la minute qui suit, c’est vous qui l’appelez pour le caresser et vous qui arrêtez les caresses et non le chien qui s’en va de lui-même.
- La sexualité est réservée au dominant : le chiot/chien n’a pas le droit de manifestation de chevauchements devant vous. Il faut immédiatement les sanctionner.
Un chien dominé n’est pas un chien « faible », c’est au contraire un chien apaisé dans un cadre de vie fixe et cohérant. A l’inverse, la place du dominant est souvent cause d’anxiété.
Ces règles de vie simples sont transmises par le propriétaire par le biais d’une communication claire et adaptée, compréhensible par le chien.
- Il faut une adéquation entre le langage verbal et les expressions corporelles : la punition est dite avec une voix grave, les épaules larges et les mains sur les hanches, l’appel au jeu est annoncé avec une voix aiguë, dans une position plutôt accroupie.
- Il faut se choisir quelques mots qui seront toujours utilisés (le chien ne comprend pas les grandes phrases) : « assis », « au panier », « bravo »,…
Les situations ambiguës :
- Le chien qui pose la patte sur son maître montre sa domination : sanctionnez gentiment mais systématiquement pour cela votre chien.
- Le fait d’accompagner toujours son maître (travail, promenade…) est une prérogative de dominant : laissez régulièrement votre chiot seul à la maison, sans lui dire « maman/papa revient vite, sois bien sage » et sans lui laisser la télévision pour qu’il se sente moins seul. Tout au long de sa vie, il sera à certains moments seul à la maison et tout se passera toujours bien !
- Lorsque votre chien émet des signaux de soumission (tête basse, queue baissée), alors que vous le grondez, il faut les respecter et arrêter la punition : si vous en demandez trop, le chien peut vous agresser par peur, ne comprenant pas votre acharnement.
- Les grognements sont des signes de menace qu’il faut étouffer dans l’oeuf : un chiot qui grogne parce qu’il ne veut pas se faire ouvrir la gueule, examiner les oreilles… doit immédiatement être exclu du groupe et mis dans son panier.
- Il convient de faire la distinction entre une posture de crainte et une posture de soumission.
Entre chiens, il faut laisser les relations s’établir naturellement, même s’il apparaît quelques altercations, en particulier à l’arrivée d’un chien dans le groupe, au passage à la puberté d’un des chiens du groupe, en période de chaleur d’une femelle ou de gestation ou lors de maladie ou de vieillissement d’un chien. En revanche, ces altercations à proximité du maître seront interdites et après une altercation, il ne faut pas « consoler » celui qui a fait acte de soumission, la hiérarchie entre chien ne concerne qu’eux.
Communication et postures chez le chien : bien comprendre et reproduire le langage « chien »
Le chien communique avec ses congénères et avec ses propriétaire par le biais de signaux moteurs volontaires (démarches, port de tête…) et involontaires (poil hérissé, pupilles dilatées…).
Les connaître pour mieux les comprendre :
- L’approche dominante est caractérisée par une démarche lente et assurée, le poitrail en avant, les oreilles dressées pointées vers l’avant, la queue portée haut. Si le chien n’est pas sûr de sa position hiérarchique, le trajet sera plus oblique.
> Quand vous devez sanctionner votre chien, déplacez-vous franchement, sans hésiter pour monter votre position de dominant.
- Un chien en posture de soumission présente son cou, son ventre ou ses flancs, en position couchée, détourne le regard, s’immobilise et s’éloigne. Il lèche les babines du dominant.
> Attention : un chien qui présente son ventre pour avoir des caresses n’est pas forcément en position de dominé.
- La menace est un acte agressif : le chien retrousse ses babines, avec ou sans grognements, claque des mâchoires et il fait face en cherchant un affrontement dans les yeux.
> Attention : regarder un chien dans les yeux est un acte de menace.
- L’invitation au jeu se manifeste par un aplatissement répété des membres antérieurs alternés avec une position rigide dans une cinétique hachée, parfois accompagnés de vocalises.
Connaître toutes ses postures permet de mieux comprendre son chien et de mieux communiquer avec lui. La plupart des troubles du comportement résultent d’une défaillance dans cette communication et d’erreur de compréhension entre le chien et ses maîtres.
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