La gale d’oreille

La gale des oreilles, aussi appelée gale otodectique ou otacariose, est une affection fréquente chez les jeunes chats et les chats vivant en collectivité. Elle est responsable de plus de la moitié des cas d’otite externe.

Quel est l’agent responsable de la gale d’oreille ?

shutterstock_30365314L’agent responsable est un acarien parasite Otodectes cynotis. Les acariens adultes s’enfoncent dans l’oreille, puis les femelles y pondent des oeufs. L’éclosion des oeufs 4 jours plus tard donne naissance à des larves qui se transforment ensuite en nymphes puis en acariens adultes. Les nouvelles femelles pondent à leur tour des oeufs et ainsi de suite… Le cyclé est bouclé en 2 à 3 semaines.

L’oreille est un lieu particulièrement accueillant pour les parasites : chaud et humide, avec de la nourriture (débris cutanés, sang, lymphe…) à volonté !

Comment se manifeste une gale d’oreille ?

La prolifération des parasites déclenche une otite externe inflammatoire : le chat se gratte énormément une ou les deux oreilles, l’intérieur de l’oreille est rouge et irrité. Il penche la tête et la secoue fréquemment. Un cérumen épais et abondant, friable, odorant, de couleur brunâtre, obstrue fréquemment le conduit auditif.

Les démangeaisons très violentes peuvent entraîner des plaies dues aux coups de griffe à l’arrière des oreilles et sur les pavillons auriculaires. C’est souvent le premier signe que le propriétaire remarque.

Les symptômes sont souvent plus discrets chez les chats adultes.

> Si vous avez récemment acquis un chaton dans un élevage ou si votre jeune chat a passé quelques jours en pension, face à une otite externe, votre vétérinaire suspectera une gale d’oreille !

Si le chat se gratte beaucoup, ou simplement en secouant la tête, il peut expulser des Otodectes cynotis hors du conduit auditif. Les parasites sont alors à l’origine de démangeaisons sur l’ensemble du corps, et particulièrement en région lombaire, à la base de la queue, dans le cou et sur la tête.

Lors d’otite externe, un examen attentif des oreilles à l’otoscope permet d’en rechercher l’origine. En cas de gale otodectique, il est possible de voir des parasites adultes (sous forme de petits points blancs mobiles) dans le conduit auditif. Le diagnostic de certitude se fait directement sur le cérumen, recueilli sur un bâtonnet enrobé ou une curette et déposé sur une lame : l’observation au microscope permet de mettre en évidence des parasites à différents stades de développement.

> Chez le chat atteint de gale, le simple fait d’introduire un otoscope ou un bâtonnet dans l’oreille déclenche un réflexe « audito-podal », c’est-à-dire un pédalage frénétique du membre postérieur du côté de l’oreille atteinte.

Quel est le traitement ?

shutterstock_34431145La gale d’oreille est une affection très douloureuse ; il est indispensable d’entreprendre un traitement dès les premiers symptômes.

  • Si le chat se montre coopératif, le traitement pourra être local. On commence par un lavage soigneux du conduit auditif, à l’aide d’une solution nettoyante qui permet l’élimination des débris accumulés en fluidifiant le cérumen, puis on y instille quelques gouttes d’une solution auriculaire acaricide (qui détruit les acariens). Les oeufs étant insensibles à l’action des acaricides, il faut renouveler le traitement 2 fois par semaine pendant au moins 4 semaines pour éviter toute ré-infestation, même si les symptômes semblent avoir disparu. Les récidives sont fréquentes en cas d’arrêt prématuré du traitement. Par prudence, la gale pouvant se transmettre d’une oreille à l’autre, il est préférable de traiter les deux oreilles en même temps.
  • Si le chat refuse absolument que vous touchiez à ses oreilles, préférez un traitement général, sous forme d’acaricide en spot-on, c’est-à-dire en pipette administrée sur la peau entre les omoplates. Le produit diffuse et finit par atteindre les acariens situés dans l’oreille. Le traitement général, à renouveler au bout d’un mois, est aussi efficace que le traitement local. Lorsqu’elles sont devenues moins douloureuses, le chat accepte souvent un nettoyage de ses oreilles, ce qui améliore l’élimination des acariens.

> Le traitement général permet d’éliminer tous les acariens, y compris ceux qui sont localisés sur le corps. Un traitement général est souvent prescrit en complément d’un traitement local.

Le traitement du chat doit s’accompagner d’un traitement de son environnement avec des acaricides (tapis, panier et plus généralement les endroits où dort votre chat), car le parasite y survit longtemps.

Si le traitement de la gale est entrepris rapidement, les complications infectieuses sont rares et un traitement complémentaire (antibiotique et/ou antimycosique) est généralement superflu. Mais attention, si une infection se développe, le chat risque une perforation des tympans, ce qui entraînerait des troubles de l’équilibre.

Est-ce contagieux ?

La gale d’oreille est très contagieuse entre les animaux : si le chat malade vit en communauté, tous les chats doivent être traités, même en l’absence de symptômes. Le chat peut également contaminer les autres animaux de la maison (chiens et furets).

La contamination se fait le plus souvent par contact direct. Mais les acariens adultes peuvent résister pendant un mois dans le milieu extérieur ; il est donc possible qu’un chat s’infeste sans contact direct avec un chat malade, simplement en fréquentant les mêmes lieux que lui.

En revanche, l’Homme ne court aucun risque de contamination au contact d’un chat atteint de gale des oreilles.

Et en prévention ?

En prévention, n’hésitez pas à inspecter régulièrement les oreilles de votre chat, une fois par semaine environ dès son plus jeune âge, et à les nettoyer si nécessaire. Vous ne risquez pas de blesser votre chat en accomplissant ce soin : demandez à votre vétérinaire de vous montrer le bon geste. Détecter précocement la gale des oreilles est toujours préférable, car la guérison est alors beaucoup plus rapide.

A RETENIR

La gale d’oreille est une affection très fréquente, surtout chez les jeunes animaux, et très contagieuse. Un traitement adapté doit être mis en place le plus rapidement possible, sous peine de complication et de contamination à tous les animaux du foyer.
 

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